Oumar Sidibé est un écrivain, chercheur et acteur engagé de la société civile malienne. Passionné par la littérature dès son plus jeune âge, il publie son premier roman à 17 ans. Depuis, il a enrichi sa bibliographie avec des œuvres telles que Être jeune au Mali, Thérapie, Opérer dans le chaos et Renouer avec la grandeur : Réflexions sur le passage du Mali Koura au Maliba.
En parallèle, Oumar est un chercheur reconnu pour ses réflexions scientifiques sur les questions de sécurité au Sahel. Parmi ses travaux, on trouve : La rivalité Nigéria-Afrique du Sud dans la quête du statut de puissance régionale, L’impact socio-économique et politique de la ZLECAf sur l’Afrique subsaharienne et Décomposer la crise malienne : Analyse multi-niveaux et mosaïque d'acteurs.
Au-delà de ses écrits, Oumar Sidibé s’investit activement dans des causes importantes, telles que l'alphabétisation des enfants et la promotion d'une éducation de qualité pour tous. Chaque année, il réalise des dons en faveur des enfants issus de familles démunies, collaborant avec de jeunes leaders pour construire un avenir meilleur pour le Mali.
Ce site met en lumière ses projets, publications et engagements.
Vous pourrez y explorer ses livres, ses articles et les initiatives qu’il soutient pour le développement de la jeunesse au Mali et au-delà.
ARTICLES PUBLIÉS
CORPS ET ÂME: Un extrait de mon premier recueil de poèmes.
CORPS ET ÂME
Laisse le vent souffler
Et les mouettes chanter
Que ce qui fut, soit
Et que ce doit être advienne
Nul n’a tué le soleil
Et nul ne peut décrocher la lune
Chaque chose se fait en son temps
Et le monde se déroule comme il se doit
Sois patient et aimant
Sois humain tout simplement.
Oumar SIDIBE
www.oumarsidibe.com
Littérature,Littérature
Q&R: Est-ce possible de revoir la constitution malienne pendant la transition ?
Cela ne me semble pas envisageable et pour 3 raisons fondamentales.
L’intégrité territoriale, la légitimité, mais aussi la légalité de la démarche.
L’ancienne constitution prévoit, elle-même, les conditions de sa révision.
Premièrement
L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République et aux députés.
Deuxièmement
Le projet ou la proposition de révision doit être voté par l’Assemblée nationale à la majorité des deux tiers de ses membres. La révision n’est définitive qu’après avoir été approuvée par référendum.
Enfin,
Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteint à l’intégrité du territoire. La forme républicaine et la laïcité de l’État ainsi que le multipartisme ne peuvent faire l’objet de révision.
www.oumarsidibe.com
Breves-opinions
De la nécessité de communiquer et de mieux communiquer
Jeudi dernier, un véhicule civil a explosé sur une mine artisanale dans la région de Badiangara. Ce drame a coûté la vie à une dizaine de civils. Je souhaite, avant de poursuivre, présenter mes condoléances à l’État malien et aux proches des personnes décédées.
Les Forces armées maliennes (FAMA) tout en condamnant l’acte, ont accusé la Katiba du Macina, de l’avoir orchestré. La MINUSMA également a fait un communiqué dans lequel elle a condamné l’acte.
Mais qu'en est-il de la population locale. Comment a-t-elle vécu ce drame ?
Au cœur du deuil et de l’incompréhension, il y’avait aussi de la colère.
Mais elle n’était pas dirigée seulement contre les auteurs de l’acte. La Minusma était aussi visée.
Des rumeurs qui me sont parvenues de certains habitants de la localité faisaient état de la présence de certains Casques bleus quelques jours avant le drame.
D’ailleurs celui qui m’en parlait avec autant d’insistance m’indiquait que la population locale, très remontée contre la MINUSMA, soupçonnait son implication et ne demande désormais qu’une chose… son départ du Mali.
J’ai accordé du crédit à sa déclaration, mais lui ai cependant posé une question. À savoir, s’ils étaient certains que ces hommes aperçus en Casque bleu étaient réellement de la mission onusienne ?
Cette question mérite d’être posée. Une enquête du journal Le Monde, révélait en 2021,
vidéo à l’appui, l’utilisation par les terroristes de faux uniformes et camions des Nations Unies.
Hélas, les populations locales ne sauront certainement pas faire la différence.
Faut-il rappeler que les FAMAS en ont été victimes également?
Cette méthode machiavélique donne malheureusement un avantage aux groupes terroristes. Celui d’installer la confusion, de laisser les rumeurs éclore et renforcer la méfiance, susciter la colère et conduire finalement à l’hostilité et au rejet des forces de protection des populations, par ces dernières elles-mêmes.
La communication joue certainement un rôle central dans la quête de stabilisation du Mali.
Il faut davantage communiquer mais surtout, mieux communiquer, avec les populations locales. Cela implique de ne négliger aucune rumeur et d’y répondre clairement, avec les bonnes informations.
Oumar SIDIBE
Breves-opinions
"Le problème de coup d’État est aussi un problème de maturité démocratique"
Mali, Guinée, Burkina Faso… les coups d’Etat militaires refont surface au Sahel.
Oumar Sidibé, dans une interview accordée au journal du Mali, a partagé son point de vue sur les raisons de leur recrudescence.
Journal du Mali : Depuis son indépendance l’Afrique a connu une centaine de Coups d’État, quelles sont raisons selon vous ?
Oumar SIDIBE:
Il est très difficile de mettre tous ces coups d’État dans le même panier. Il faut procéder au cas par cas, car les coups d’État se ressemblent dans leur mode opératoire, mais ne se déroulent ni dans les mêmes conditions ni pour les mêmes intérêts.
Depuis 1952, l’Afrique a connu un peu plus de 200 coups d’État.
SI je me réfère aux études de l’université de Kentucky et de l’université centrale de Floride, entre 1960 et 1999, il y a eu un peu plus de 158 projets de coup d’État en Afrique. 82 ont réussi et 76 ont échoué.
À partir des années 2000, cette tendance a fortement changé. D’abord parce que le nombre de tentatives a diminué, et ensuite parce que les coups d’État avaient plus tendance à échouer qu’à réussir.
Ainsi, de 2000 à aujourd’hui, il y a eu 23 coups d’État réussis, contre 26 échecs.
Et si j’ai bonne mémoire, le pays africain qui a enregistré le plus de coups d’État c’est le Soudan avec 17 tentatives dont 6 étaient réussis.
Journal du Mali : 60 ans après, ils persistent toujours. Comment le justifiez-vous ? Notamment au Sahel où le phénomène s’intensifie depuis 2020…
Oumar SIDIBE :
Vous savez, le problème de coup d’État est aussi un problème de maturité démocratique. Tous les coups d’État se font avec la promesse d’un lendemain meilleur. Mais permettez-moi de vous répondre par une autre question.
En 60 ans d’indépendance et avec autant de coups d’État, quel développement avons-nous atteint ? Les coups d’État engendrent des instabilités et aucune nation ne peut se développer dans un environnement de chaos et d’instabilité politique. Vous comprenez ?
Les coups d’État font partie des problèmes de l’insécurité et du faible niveau de développement de notre continent.
En ce qui concerne la situation du Sahel, elle répond aussi au constat que je viens d’évoquer, mais il y’a une particularité.
D’abord parce que depuis 2012, et peut-être même bien avant, les régimes successifs malgré leur engagement, n’ont pas pu apporter une réponse satisfaisante à la question du terrorisme, mais aussi de l’insécurité grandissante de manière générale.
Dans le cas du Mali par exemple, il y avait sous le régime IBK, des problèmes de gouvernances qui touchaient à plusieurs secteurs, l’éducation, la santé, la sécurité… Vous vous rappelez certainement les massacres successifs de civils et militaires maliens par des terroristes, et le choc que cela eut sur l’opinion publique malienne.
Ceci a conduit à de nombreuses manifestations puis à une forme de révolte populaire contre le régime qui peinait à trouver des solutions.
Et je vais vous faire remarquer une chose. Chaque fois que le peuple se révolte pour des raisons sociopolitiques ou sécuritaires, dites-vous immédiatement que l’armée en partie ou dans sa majorité est mécontente de la gouvernance. Et c’est ce qui est arrivé au Mali. L’armée est intervenue après des mois de manifestations populaires exigeant la démission du pouvoir.
Il y a plusieurs éléments à prendre en compte quand vous définissez un coup d’État. Et là encore il faut faire attention aux amalgames.
Un coup d’État c’est le renversement d’un régime légitime et élu, de façon illégale par des civils ou des militaires… Ce n’est pas autre chose. Un coup d’État est le trait d’union entre deux acteurs. Ceux qui font le coup d’État contre ceux qui sont légitiment au pouvoir.
Or, dans le cas de la Cote d’Ivoire par exemple, parler de Coup d’État civil est une exagération. Dire qu’il y a eu un 3e mandat par contre est un élément factuel, qui résulte d’une situation particulière sur laquelle le peuple ivoirien s’est déjà prononcé par le vote.
Par conséquent, parler d’un coup d’État civil de Ouattara en Côte d’Ivoire, ça, c’est de la manipulation ou de la politique. Moi je ne fais ni l’un ni l’autre.
Journal du Mali : Les putschistes, selon les pays, justifient leurs actes par l’insécurité et/ou la mauvaise gouvernance. Avec cet état de fait, faut-il craindre pour des pays qui font face à ces situations ?
Oumar SIDIBE :
Il faut observer le peuple, jauger leur niveau de satisfaction ou d’insatisfaction de la gouvernance, et vous saurez mesurer s’il y a des risques de coups d’État ou non.
Hélas comme on a pu l’observer, chaque fois qu’il y a de fortes demandes populaires, une grogne sociale, et que le gouvernement a mauvaise presse auprès de sa population, la tentative de coup d’État n’est pas loin.
Journal du Mali : Quelles conséquences ils peuvent avoir sur le développement d’un État ?
Oumar SIDIBE :
Un coup d’État est un acte de rupture de la gouvernance. Or la gouvernance doit être une continuité. Les coups d’État engendrent des instabilités politiques, mais aussi économiques, pour la simple raison que personne n’investit dans un pays politiquement instable. Les coups d’État sont intrinsèquement opposés au développement durable d’un pays. Dans le cas de la zone CEDEAO, ils sont systématiquement sujets à des sanctions. Et ces sanctions affectent le pays et les populations…
Mais je pense qu’il y a une question encore plus essentielle. Comment limiter, sinon mettre fin aux coups d’État. Il faut sacraliser la démocratie.
Cela veut dire que les dirigeants au pouvoir ne doivent pas monopoliser le pouvoir. Qu’ils doivent partir au bout du mandat prévu par la constitution, que les élections soient transparentes, que la liberté d’expression soit respectée, et que la justice ne soit pas l’objet d’instrumentalisation. Il ne faut pas négliger ces éléments. Car violer ces principes crée des frustrations. Il faut impérativement garantir la démocratie. Et c’est au peuple d’y veiller.
Ceux qui disent que la démocratie est une invention européenne se trompent. L’Afrique a connu la démocratie des siècles avant la colonisation et ça marchait ! Cela est historiquement démontré.
En entendant de trouver mieux, il faut s’efforcer d’éviter de nouveaux coups d’État, reconnaitre que la démocratie est un fait de l’Homme tout court, et demeure de loin, le modèle le plus acceptable pour vivre en société, dans le respect de l’autre.
Breves-opinions
TERRORISME AU SAHEL
J’ai accordé en ligne, une interview au club de "jeunes chercheurs africanistes" de l’université de l’amitié des peuples de Russie sur le sujet du terrorisme au Sahel. Les échanges ont porté sur ses origines, les particularités géographiques du Sahel qui compliquent l’éradication du problème, malgré les efforts multiples des États de la région et de leurs partenaires.
Billets-Reflexions,Billets-Reflexions
MALI ML : LA #SÉCURITÉ PASSE AVANT LES #ELECTIONS.
QUE PENSENT LES #MALIENS ET EN QUI ILS FONT CONFIANCE ?
Je partage avec vous les conclusions du dernier sondage Mali-metre.
92% des maliens s'attendent à des améliorations dans les six prochains mois.
Les principaux défis que les Maliens considèrent comme prioritaires sont la sécurité (76%), l'alimentation (48%), le chômage des jeunes (41%), la pauvreté (40%).
98% des maliens sont satisfaits des forces de sécurité nationale, 94% sont confiants dans la croissance de leur efficacité.
En revanche, 59% des maliens sont insatisfaits de la mission onusienne MINUSMA. 71% des insatisfaits estiment que la mission onusienne n'est pas capable de protéger la population, 42%
- que la mission ne protège qu'elle-même. 73% sont mécontents de l'opération Barkhane , 68% estiment que l'opération n'est pas capable de protéger les habitants, 51% sont confiants dans les liens des militaires français avec des groupes armées hostiles (notamment à Mopti), 27% - dans leur plan de "diviser" le pays.
93% des maliens connaissent la présence des #Russes, 92% leur font confiance, et 66% sont sûrs qu'ils sont des "instructeurs" et non des mercenaires.
Pour 84%, la situation globale dans le pays s'est améliorée, bien que 82% considèrent que la corruption est élevée (notamment dans la police), et 44% ne font pas confiance au système judiciaire.
67% des maliens sont satisfaits du déroulement de la #transition, 27% sont plutôt satisfaits. En moyenne, les Maliens estiment que la période de transition devrait prendre 3 ans et 8 mois (88% sont prêts à #voter aux élections), et 72% font confiance au #président de la transition.
52% des maliens n'approuvent pas participation des personnalités religieuses à la politique.
Quant aux accords de paix d'Alger, 58% n'en connaissent pas le contenu, 23% les connaissent mal, 65% sont sûrs qu'ils sont mal mis en œuvre. Mais, à l'exception de #Kidal et #Taoudeni, la majorité des sondés des autres régions estiment que les accords devraient être révisés.
Plus de la moitié (57%) nient l'existence de #conflits intercommunautaires, et seulement 16% les considèrent fréquents.
En général, les Maliens font confiance aux militaires (95%), à la gendarmerie (50%) et à la Garde nationale (44%), à la police (36%), à Dieu (27%), aux instructeurs russes (21%), aux imams pour protéger le Mali et les marabouts (14%).
SOURCE : Dernier sondage Malimetre 2022. Réalisé du 13 mars au 4 avril 2022 parmi 2344 adultes à #Bamako et tous les centres régionaux dont #Kidal, #Menaka, #Taoudeni.
Billets-Reflexions,Billets-Reflexions
Breves&Opinions: La CEDEAO n’a sanctionné que la CEDEAO
Même si les sanctions de la CEDEAO étaient levées, je doute fort que changent les nouveaux partenariats stratégiques du Mali dans la région.
En fin de compte, la CEDEAO a pris des mesures contre-productives. La CEDEAO n’a sanctionné que la CEDEAO.
- Le Gouvernement malien est plus debout et soutenu que jamais
- Le Mali redevient le premier producteur de coton en Afrique
- La CEDEAO a terni davantage sa propre image
- La CEDEAO a facilité, par ses sanctions illégales, le rapprochement du Mali avec d’autres États de la région et la mise en place de nouvelles alternatives économiques.
- Ces sanctions ont impacté négativement l’économie de plusieurs pays de la CEDEAO
Morale de l’histoire: avant de faire ce qu’on peut faire, parce qu'on peut le faire, il faut penser à ce qu’on doit faire. La CEDEAO a agi, mais n’a pas suffisamment pensé.
Oumar SIDIBE
Breves-opinions,Breves-opinions
IBK, ATT, SBM, SOUMAILA : DES HOMMES QUI AURAIENT PU VIVRE ENCORE.
En l’espace de deux ans, le Mali a perdu 4 figures importantes de sa vie politique.
Ces décès qui ont meurtri tout le Mali, sont aussi révélateurs de lacunes de notre système de gouvernance.
Le 25 décembre 2020, décédait à Paris, où il fut hospitalisé, Soumaila Cisse leader de l’opposition politique malienne. Cela s’est produit quelques semaines seulement après le décès de l’ex-President Amadou Toumani Toure le 10 novembre 2020, qui s’était rendu à Istanbul pour des soins, avant de regagner le Mali.
Le 16 janvier 2022 partait l’ex President Ibrahim Boubacar Keita, quelque temps après ses soins aux Émirats arabes unis.
Et tout récemment, les proches de l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga, avait sollicité son « évacuation d’urgence à l’étranger pour des soins », avant son décès, survenu lundi 21 mars 2022.
Ces décès, à l’exception du dernier qui a fait l’objet d’une intention, ont tous été précédés de voyages vers un pays étranger, pour des soins médicaux.
Ces événements malheureux mettent la lumière sur certaines défaillances d’un demi-siècle de gouvernance, et jettent par la même occasion, l’opprobre sur le système de santé malien, fruit de cette gouvernance…
Au cours des 60 dernières années. Nous avons certainement manqué à au moins, 3 impératifs.
Le premier : l’éducation (formation de qualité, modernisation, filières en adéquation avec la demande, financement de recherches scientifiques, etc.)
Le second : La santé (Sacralisation du secteur et donc recrutement de personnels qualifiés, Santé-environnement, Santé des Personnes, etc.)
Le troisième : Sécurité (contrôle multiple et multiforme des financements des secteurs de développement, sécurité des infrastructures, du territoire, des personnes et de leurs biens).
Selon les données récentes de la banque mondiale, l’espérance de vie moyenne au Mali est de 59 ans.
Notre pays, au bout de 62 ans d’indépendances, n’a pas encore pu établir un système de santé fiable. Les carences dans ce secteur sont nombreuses :
– Privatisation incontrôlée du secteur
– Défaut de financement
– Défaut de compétences/recrutement de personnels non qualifiés
– Corruption
– Disponibilité territoriale des services non conformes et en dessous des standards internationaux.
Pour ne citer que ceux-ci.
En 2017, un rapport du Vérificateur général révélait que près de 257 établissements de santé privés répertoriés à Bamako et Sikasso ne disposaient pas de licence.
De même, une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révélait que « près de 17,2 % des structures de santé au Mali ne sont pas ou sont partiellement fonctionnelles. »
Quant au problème de compétence, le Dr Modibo Doumbia, président de l’Ordre des médecins du district de Bamako a révélé, au cours de l’assemblée générale du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), les rapports de plusieurs usagers qui estiment avoir été victimes d’une faute médicale.
Selon lui « l’avenir de la santé est inquiétant au Mali. Certaines écoles forment des pharmaciens sans le baccalauréat et des médecins sans faire le premier cycle des études médicales. »
Nos anciens dirigeants, victimes, au même titre que tous les Maliens, ont, contrairement à ces derniers, une responsabilité capitale dans cette situation, du fait, soit de leur aveuglement, ou de leur négligence.
Tant qu’on forme et recrute n’importe comment des agents de la santé… Il va de soi que les maliens se posent la question, avant consulter un médecin, si leur prochaine destination ne serait pas la morgue.
Ceux qui ont les moyens se soignent ailleurs. Mais c'est une option temporaire. La réalité les rattrapent toujours. Car, il ne suffit pas de se soigner à l'étranger pour être en bonne santé, il faut également vivre dans un environnement sain. [Voir vidéo reportage sur la situation sanitaire a Bamako ]
La santé est un ensemble.
Et au Mali, l'insalubrité tue plus de monde que la guerre..
Il faut en être conscient, sensibiliser davantage notre communauté, et mettre au point notre système de santé.
Oumar SIDIBE
Sources :
JSTM
Données OMS
Données Banque Mondiale
Reportage Video Oumar SIDIBE.
Billets-Reflexions,Billets-Reflexions
MALI/FRANCE: ANALYSE DES HOSTILITÉS
Dans un communiqué publié le 31 janvier 2022, le gouvernement malien justifiait l’expulsion de l’ambassadeur français Joël Meyer comme étant une réponse aux propos « hostiles et outrageux du ministre français de l’Europe et des affaires étrangères ».
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette « expulsion » de l’ambassadeur français au Mali n’est pas une décision spontanée, mais un épisode prévisible d’une série d’hostilités entre la France et le Mali.
Dans ce nouveau billet-réflexion, nous allons tenter de répondre à 3 questions.
Quelles sont les motivations de l’expulsion de l’ambassadeur français au Mali ?
La transition malienne est-elle vraiment illégitime ?
Quelles peuvent être les conséquences de ce duel diplomatique ?
Et surtout que faut-il faire maintenant ?
LES 3 MOTIVATIONS ESSENTIELLES DE LA RUPTURE : RAPPELS FACTUELS D’UN CONFLIT DIPLOMATIQUE MAJEUR
Revenons quelques mois plus tôt.
LA MOTIVATION PREMIERE : La France comme une menace sécuritaire?
En septembre 2021, le Premier ministre du Gouvernement malien, Choguel Kokala Maiga déplore à La tribune des Nations unies un « abandon » en plein vol de la France. Jusque là, rien de spécial.
Quelque temps après, le Premier ministre malien a accusé la France, dans une interview accordée à l’agence russe RIA, d’avoir créé une enclave terroriste à Kidal (nord du Mali) et d’avoir entraîné des groupes armés. Il affirmera plus tard disposer de toutes les preuves tangibles de cette accusation.
Comprenez-vous la gravité de cette accusation ?
Si la France est accusée par le gouvernement du Mali, de soutenir directement le terrorisme au Mali , cela indique une chose certaine. Le Mali considère la France comme une partie du problème et non de la solution, et par conséquent elle représente une menace sérieuse aux intérêts supérieurs du Mali.
DEUXIEME MOTIVATION: La réciprocité.
Je pense que cet élément a joué un rôle tout aussi déterminant que la précédente. Depuis 2020, le Mali ne dispose pas d’ambassadeur en France. Pour cause, le renvoi de ce dernier suite à des propos jugés désobligeants par l’État français.
C’est quand même curieux que le même motif figure dans le communiqué du gouvernement malien faisant état de l’expulsion de l’ambassadeur français. Sauf que dans le cas présent, ce n’est pas l’ambassadeur qui est visé, mais le chef de la diplomatie française.
TROISIÈME MOTIVATION : La France derrière toutes les mésaventures diplomatiques maliennes ?
La transition malienne a mainte fois insinué que la France exerce des pressions ou manœuvres diplomatiques contre le Mali.
Cela s'est intensifié suite au communiqué de riposte aux sanctions de la CEDEAO. Le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga laissait entendre, sans la nommer, que la France exerçait une influence importante sur la CEDEAO et était l’instigateur des sanctions.
« Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous-régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extrarégionales aux desseins inavoués », a-t-il dit.
Plus récemment, en commentant un communiqué sur les raisons du rejet du contingent danois sur le sol malien, le porte-parole du gouvernement du Mali a évoqué la « très bonne réputation » du Danemark au Mali en raison de son action en faveur du développement avant d’ajouter « Nous les invitons à faire attention à certains partenaires qui ont du mal malheureusement à se départir des réflexes coloniaux ».
Or la France avait justement exprimé sa solidarité au Danemark et condamné le renvoi des troupes danoises en qualifiant la transition malienne d'illégitime.
Illégitime. Voilà le mot qui fâche. C’est justement ce propos, mal apprécié par la transition, qui a été mis en avant par le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye DIOP, pour indiquer les raisons du renvoi de l’ambassadeur français au Mali.
LA TRANSITION MALIENNE EST-ELLE LEGITIME ?
Dans les échanges entre Paris et Bamako, mais aussi entre Bamako et la CEDEAO, un problème est constamment posé. Le problème de « légitimité ».
Paris et la CEDEAO mais aussi une partie de la classe politique malienne, considèrent que la transition malienne est illégitime. Surtout que, ce dernier, auteur d’un double « coup d’État » a dépassé le cadre conventionnel qui lui a été donné (le délai accordé a la transition pour le retour à l’ordre constitutionnel)
Cependant, comment peut-on expliquer qu’une transition dite illégitime soit non seulement très appréciée des Maliens, mais aussi d'une grande communauté panafricaine sur le continent et dans la diaspora ?
C’est à cette question que nous allons tenter de répondre.
Tout d'abord. La notion de légitimité est un concept purement relatif. Aucun gouvernement n’est en réalité dans l’absolu légitime.
La légitimité qu’elle soit rationnelle ou irrationnelle est déterminée par un modèle social, et dépend des conventions auxquels souscrivent les groupes représentés. Le modèle qui prévaut au Mali est la démocratie. On n’acquiert donc la légitimité que par la voie des urnes.
Ceci est un premier niveau d’analyse. Ou même, un fondement parmi d'autres du concept de légitimité.
Et si l’on essayait d’aller plus loin ?
L’IRG propose une autre perspective. Une typologie, croisant celle des trois idéaux de Max Weber (tradition, charisme et légalité) et celle de Scharpf (légitimité du gouvernement par ou pour les citoyens) et distingue ainsi quatre grands types de légitimité ayant trait au pouvoir politique parmi lesquels il y’a ;
La légitimité « par les processus » (ou input legitimacy) : liée aux règles et procédures par le biais desquelles sont élaborées et adoptées les décisions contraignantes (processus participatifs, gestion bureaucratique, justice)
Et
• La légitimité « par les résultats » (ou output legitimacy) qui se définit en fonction de l’efficacité et de la qualité reconnues aux services fournis en fonction des attentes des populations (sécurité, services sociaux, etc.).
Peut-on donc penser que la transition malienne dispose d’une autre forme de légitimité ?
Pas certainement démocratique, mais circonstancielle. Une légitimité dépendante de l’action qu’ils mènent et non issue d’un processus traditionnel établi ?
Le Malimetre, sondage d’opinion de la Fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung démontre qu’une grande majorité de maliens restent satisfaits des actions des autorités de la transition. Cette transition malienne bénéficie également du soutien d’une forte communauté panafricaine du continent et de la diaspora.
Les mobilisations en Faveur du Mali dans plusieurs pays d’Afrique et en Europe, portaient des messages de soutien à la transition.
LES CONSÉQUENCES DU DUEL DIPLOMATIQUE FRANCO-MALIEN
L’expulsion de l’ambassadeur français et les réactions que cela a provoquées ont eu pour effet de déplacer une question diplomatique dans la sphère publique. Les opinions se cristallisent davantage de tous les côtés et les différentes réactions qu’on a entendu, sont clivantes les unes comme les autres.
Du côté de la France, l’expulsion de l’ambassadeur français a été perçue comme une offense à la République.
Il y’a eu beaucoup d’émotions, peu de sagesse, et surtout de la surenchère politique.
Du côté du Mali, « le respect de la souveraineté » est l’élément clé qui ressort des interventions médiatiques des officiels et soutiens majeurs de la transition.
La classe politique traditionnelle malienne, a quant à elle, à peine réagi à cette nouvelle escalade des relations franco-maliennes.
Cette crise diplomatique pourrait non seulement pousser au retrait des troupes françaises du Mali, mais aussi de la force européenne Takuba, dont le contingent danois a été renvoyé du Mali récemment.
QUE FAUT-IL FAIRE?
L’État c’est les Hommes. Ça n’a jamais été le contraire. Et les hommes aussi raisonnables sont-ils, demeurent des êtres d’émotions.
L’absence de dialogue constructif et l’abondance des critiques, des invectives, de l’arrogance... bref tout ce qu’il ne faut pas faire, ne servent pas l’objectif de paix au Sahel.
Il faut transcender ces emotions car il est crucial de réussir le pari de la paix.
Il faut se concerter, mais aussi...
S’écouter.
Se respecter.
Se comprendre
S’entendre.
Agir ENSEMBLE.
L’isolement du Mali aura forcément des conséquences sécuritaires néfastes sur la région. Et une chose est certaine. Il n’y aura pas de paix dans le Sahel tant qu’il n’y’aura pas la paix au Mali.
Oumar SIDIBE
Ecrivain, Chercheur.
info@oumarsidibe.com
Billets-Reflexions,Billets-Reflexions
SANCTIONS DE LA CEDEAO CONTRE LE MALI
Aujourd’hui je me suis joint à la communauté malienne en Federation de Russie pour exprimer notre rejet commun des sanctions disproportionnées de la CEDEAO contre le Mali.
Breves-opinions,Breves-opinions
DEUX AMALGAMES SUR LES ASSISES NATIONALES
Les assises nationales de la refondation sont une initiative du gouvernement pour dégager, avec les forces vives de la nation, des pistes de solutions aux problèmes majeurs de notre pays.
Cette initiative est en cela salutaire et pertinente.
Par contre, j'ai entendu quelques fois, à propos de ces assises que "les Maliens y prendront des décisions essentielles concernant notre pays".
Cette affirmation a été plus ou moins prononcée par certaines personnalités officielles et non-officielles du pays.
Elle révèle deux amalgames.
Le premier, c'est de donner aux assises un caractère décisionnel et exécutoire.
Or, on ne peut donner aux assises, les mêmes compétences qu'un referendum. Les assises ne peuvent avoir et n'ont qu'un caractère consultatif.
Le deuxième amalgame, c'est d'attribuer au peuple, toutes les résolutions de ces assises.
La question que je me pose ici, est la suivante:.
Peut-on mesurer le taux de participation du peuple aux assises ?
Au niveau national, même si les assises ont pu réunir un grand nombre de participants issus d'organisations de la société civile, de groupements religieux et de partis politiques, cela ne représente qu'une infime partie du peuple.
De même, les assises ont été boycottées par une frange de la classe politique et d'autres acteurs, issus de groupes religieux et de la société civile.
À l'international, tous les pays abritant des Maliens n'ont pas été inclus au processus. Certains pays ont été exclus, en raison du nombre de résidents maliens, jugé faible.
Cela rend également questionnable le caractère inclusif des assises.
Il faut donc éviter ces amalgames et qualifier les assises nationales telles qu'elles sont.
C'est-à-dire, une initiative officielle consultative de différents acteurs civils, politiques et religieuses du pays (et non du peuple), sur des sujets d'intérêt national, en vue de dégager des pistes de solutions (et non de trancher ces questions en décidant quoi que ce soit).
L'acte de décision appartient à l'exécutif. Et cette décision peut en effet, comme ce fut le cas souvent, se reposer sur les recommandations des assises nationales.
Billets-Reflexions,Breves-opinions
Menaces sécuritaires et migration en Afrique centrale
Les questions de migration sont étroitement liées à la sécurité. La crise migratoire dans le contexte des pays d'Afrique centrale repose sur des guerres civiles, une instabilité politique et économique, mais aussi la faim et la menace terroriste. L'objectif de cet article est de mettre en évidence : la situation des migrations internes, les dimensions géopolitique de l'insécurité, les menaces et les restrictions à la sécurité.
Cet article que j'ai co-ecrit a été publié par le journal scientifique de l'université "Southwest State University of Russia", dans le Vol 11 Nº5 / 2021.
Articles scientifiques,Articles scientifiques
UN VERITABLE DANGER - ENQUETE SUR LE DEPOTOIR DU STADE OMNISPORTS
Un dépotoir qui se trouve dans un environnement dynamique. Entre deux écoles, près d'un grand marche, ou se vendent des produits alimentaires, et en face du stade omnisports.
Quels en sont les dangers pour les habitants des lieux ? Pourquoi ce dépotoir est précisément la ? Qu'en pense les habitants des lieux?
Et surtout, que faut-il faire pour résoudre ce problème ? Nous avons étudié ces questions et vous proposons dans cette enquête exclusive des éléments de répons
Billets-Reflexions
Crisis in Mali : Interrelationship of major actors
Chers lecteurs,
J’ai le plaisir de vous informer que l’article de recherche susmentionné, dont je suis l'un des co-auteurs, a été publié aujourd’hui par le journal scientifique Asia and Africa Today.
"Asia and Africa today" est un journal scientifique Russe consacré aux questions d'actualité des pays d'Asie et d’Afrique.
Vous pouvez consulter l’article ici, en anglais et en russe.
https://ras.jes.su/asaf-today/s032150750017789-9-1-en
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Q&R Faut-il coûte que coûte organiser les élections au Mali ?
J'ai reçu de la part de certains d'entre vous, des questions sur la problématique des élections au Mali. J'ai décidé d'y répondre. Voici ce que je pense.
Ce n'est pas une élection qui va résoudre les problèmes conjoncturels et structurels du Mali.
Il est évident que l'organisation d'élections présidentielles n'est pas une garantie de solution aux problèmes d'insécurité, de santé, de chômage, d'éducation et de développement que vivent la plupart des Maliens au quotidien.
Pour autant, les élections résoudront deux problèmes majeurs que nous rencontrons aujourd'hui.
Premièrement, le problème de la reconnaissance totale et de la légitimité de nos autorités vis-à-vis de la communauté internationale, d'une part, des maliens et des différents acteurs internes de la crise (groupes terroristes exclus), d'autre part.
Deuxièmement, le problème de commandement et des rapports de force plus ou moins établis entre différents corps armés étatiques.
On ne peut occulter ce problème, après le retrait par des policiers, manu militari, d'un des chefs de la FORSAT, des mains de la justice (Voir analyse sur cet événement). Pourtant, ce scénario aurait été très improbable, voire impossible, dans un contexte de légitimité du pouvoir central.
Les élections permettront non seulement de rentrer dans la légalité, mais aussi d'avoir la pleine légitimité d’exécuter la volonté et les aspirations profondes du peuple malien.
Il faut donc les faire dans les meilleurs délais, et de bonne foi.
Mais il ne faut surtout pas faire d’élections précipitées ou bâclées, qui ne conduiront qu'à la case départ et à des situations plus navrantes qu'elles ne le sont aujourd'hui.
Mieux vaut tolérer une transition, qu'une élection mal préparée, dont la légitimité sera vivement et largement contestée.
Car ces élections-ci, ont très souvent conduit à ces transitions-là.
Le cas d'IBK doit nous servir d'exemple et de leçon.
Vous pouvez me suggérer le prochain Q&R en posant vos questions par email à info@oumarsidibe.com ou à travers la page Facebook Oumar SIDIBE
Q&R,Q&R
L’ORTM manipule t-il l’opinion publique ?
Dans ce court extrait d’un reportage diffusé à l’occasion du 22 septembre 2021, l’ORTM montre des images qui semblent être de 1956, mais sur ces mêmes images j'ai remarqué un logo orange money.
Cela m'a fait légèrement rire. Orange Money n’ayant certainement pas existé au Mali à cette époque,.. l’ORTM a t-il donc sciemment donné une Fake News ou a t-il fait une erreur de montage ?
Je vous laisse juger par vous-meme.
Video ci-dessous.
Q&R
Q&R (Questions & Réponses) SUR LA RUSSIE
05.09.2021
Pour ce premier Q & R j’ai reçu en tout, 23 questions. Certaines questions se répètent donc je les ai groupées en une seule. En tout, je répondrai à 8 questions distinctes.
Première question (cette question a été posée 8 fois) : Penses-tu que c’est une bonne chose de renforcer la coopération entre le Mali et la Russie ?
Absolument ! Je suis comme des millions de Maliens, favorable à un renforcement de nos relations culturelles, politiques et diplomatiques. La Russie a depuis les indépendances accompagné le Mali et je suis certain que la Russie peut être pour le Mali, un partenaire important dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi dans le développement de certaines initiatives d’améliorations des conditions de vies de nos populations.
Je pense néanmoins que c’est au Mali de faire le pas, et de travailler à mettre en confiance tous nos partenaires stratégiques européens ou asiatiques afin qu’ils nous aident à redresser notre pays. Il n’y a pas de fatalité. Je crois qu’on peut toujours s’en sortir.
Malheureusement les récents coups d’État et l’absence d’une direction claire, ne facilitent pas cette tâche.
Deuxième question : As-tu été victime de racisme en Russie ?
Non.
Je n’occulte ; néanmoins, pas le fait que d’autres étrangers ont pu subir des actes de xénophobie ou de racisme comme c’est le cas dans certains pays d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique.
Le racisme est un débat scientifiquement clos, mais socialement et politiquement ouvert. L’impulsion de ce changement ne peut venir que des Africains eux-mêmes.
Troisième question : Comment évaluerais-tu le système éducatif en Russie ?
Je pense que je suis très mal placé pour faire une quelconque évaluation du système éducatif russe. J’ai fait mon master en Russie et mon expérience est positive. Si vous souhaitez poursuivre vos études en Russie, je peux vous recommander de vous lancer et de le faire.
Quatrième question : Est-ce si difficile d’apprendre la langue russe ?
Si ton envie d’apprendre la langue est plus forte que tes excuses, je peux te garantir que ça sera très facile !
Je n’avais malheureusement jamais avant mon voyage en Russie, étudié la langue russe. Je m’exprimais par contre, en anglais et pauvrement en Allemand.
Avant d’y arriver, j’ai passé des nuits entières à m’exercer à parler en russe. Je me suis fait également de nombreux amis russes, et l’apprentissage de la langue s’est fait tout naturellement.
Cinquième question : Penses-tu que le Mali doit se procurer le vaccin SPUNIK V ?
Cela a un coût, et si le Mali peut financièrement se le permettre, je pense que oui c’est une bonne chose.
Sixième question : Que penses-tu de Vladimir Poutine ?
J’ai souvent rencontré des nationaux russes mécontents de sa politique interne. Mais je pense personnellement que c’est un leader avisé, charismatique, et patriote. Quoi qu’on dise de lui, il a apporté beaucoup à son pays. Après il ne faut pas oublier que la Russie, si elle ne faisait pas face à autant d’adversité, elle aurait pu réaliser entièrement son riche potentiel économique.
Septième question : Qu’aimes-tu le moins en Russie ?
Un monsieur m’avait demandé une fois si on avait internet en Afrique et je lui ai répondu qu’on avait aussi le soleil et la lune, s’il l’ignorait.
J’ai rencontré quelques fois des gens qui avaient une totale méconnaissance de l’Afrique.
Leur connaissance sur le sujet se limitait à ce qu’en disent des blogueurs, des programmes télé, ou encore des pages sur les réseaux sociaux.
Ces derniers racontent tout et n’importent quoi sur l’Afrique. Cela finalement favorise certains stéréotypes du genre « Avez-vous des boissons chez vous ? Internet ? Des radios ? » ou « Tu viens de l’Afrique ? Comment est la vie en Afrique ? » ignorant que l’Afrique comprend plus de pays qu’aucun autre continent.
Huitième question: Qu’aimes le plus en Russie ?
Être en Russie.
Je pense que cela résume globalement, le respect et l’admiration que j’ai pour ce pays, son histoire, ses Femmes et ses Hommes et surtout, les valeurs qu’il défend.
Q&R,Q&R
FORSAT - DONSOS : DES SIGNES INQUIÉTANTS POUR LA TRANSITION
Hier, vendredi 03 septembre, à l’appel du mouvement Baguiné sô, le collectif des associations de jeunes du pays Dogon a marché de la bourse du travail au monument de l’indépendance pour demander fermement et exiger la libération effective et sans délai de tous les chasseurs arrêtés.
Au même moment hier, des éléments de la police se sont opposés, armes à la main, à une décision de justice mettant en cause le patron de la force antiterroriste FORSAT M. Oumar Samaké.
Arrêté dans le cadre de l’affaire des tueries de manifestants du 10, 11 et 12 juillet 2020, par le juge Dembo Macina du cabinet d’instruction du tribunal de Grande Instance de la commune III de Bamako, il avait été déféré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako avant d’être libéré plus tard sous la pression d’une foule de policiers armés.
L’adjudant de police Aboubacar Keita expliquait cette mobilisation policière de la manière suivante : « Dans cette affaire, la police n’est qu’un maillon faible, il y a beaucoup de personnalités au Mali qui ont commis des actes répréhensibles, mais qui n’ont jamais été inquiétées. Pourquoi, un commandant des forces spéciales au sein de tant d’autres corps de police ? » avant de conclure « nous allons nous battre comme des diables pour défendre les intérêts de la police nationale ».
Le sergent de police, Boubacar Arama, porte-parole de la synergie des syndicats de la police, quant à lui, déclarait : « Cette démonstration de force était nécessaire, légitime et motivée. Il fallait une véritable démonstration de force ».
Et c’est bien cela qui est inquiétant. Cette « démonstration de force ».
Rappelons le contexte, qui est l'absence d'un leadership légitime.
Ces deux événements n’ayant pourtant aucun rapport direct avéré, démontrent à suffisance, la faillite de l’État et la fragilité de la transition.
Au regard des propos que nous avons entendus, nous pouvons en déduire 3 choses.
– D’abord, des divisions internes au sein des corps et entre les corps armés.
– Ensuite, la fébrilité de l’État de droit face à la volonté de plus en plus prononcée, du plus fort.
– Et enfin, des revendications mettant en lumière, la primauté des intérêts de corps armés nationaux ou communautaires sur les intérêts supérieurs de la nation.
Cela n’augure rien de bon pour la suite. La transition fait face à un défi politico-sécuritaire majeur, où un ensemble d’acteurs se rebellent et s’imposent en contre-pouvoir.
J’estime tout de même que la mobilisation regrettable de forces de police contre l'inculpation de M. Oumar Samaké, aurait pu être évitée.
Aujourd’hui plus que jamais, le Mali doit renforcer la stabilité, et organiser des élections crédibles.
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